Jacques Rogy prend le taureau par les cornes by Pierre Lamblin

Jacques Rogy prend le taureau par les cornes by Pierre Lamblin

Auteur:Pierre Lamblin [Lamblin, Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Publié: 2015-12-30T00:00:00+00:00


Jacques s’avança, cordial.

— Nous sommes trois Français. Nous avons perdu notre yacht qui a pris feu, et nous avons dû nous réfugier dans notre canot pneumatique que vous voyez là…

Avant de répondre, l’homme porta son regard à l’horizon, comme s’il voulait vérifier cette version.

— Vous parlez si on a jubilé quand on a aperçu la côte ! s’exclama René.

Constance crut devoir ajouter :

— Et quand nous nous sommes rendu compte que l’île était habitée !

— Qu’est-ce que vous faites ici ? demanda le reporter avec naturel.

— Le patron vous expliquera…

— Nous avons eu la bonne fortune de retrouver… Napoléon…

— Oui… un cinglé… il y en a d’autres.

— Qui est le « patron » ?

— Le docteur qui soigne ces types…

— Et vous ?

— Je suis son assistant…

Les faux naufragés donnaient enfin une impression de joie inévitable après une si grande inquiétude. Leurs questions se croisaient. Tout en répondant, l’homme paraissait embarrassé. Quant à l’Empereur, il arpentait gravement la plage.

— Venez, dit enfin l’assistant, je vais vous présenter au docteur Louis Blanchard…

Tout en marchant, l’homme dit encore, sans les regarder :

— Vous ne paraissez pas trop épuisés !

Jacques expliqua vivement :

— Épuisés, non… Nous sommes fatigués, mais l’excitation nous tient lieu de tonique…

Ils arrivaient. Le reporter eut le temps de voir bouger un rideau à l’une des fenêtres du premier étage.

On entrait directement dans un hall de vastes dimensions, carrelé en blanc et noir, où se trouvaient trois fauteuils de cuir, quatre chaises longues en osier et plusieurs tables.

— Asseyez-vous, dit le guide.

— Nous mourons de soif ! dit Jacques.

— Je vais vous apporter des rafraîchissements…

Il s’absenta peu de temps.

Quand il revint, il portait un plateau garni de bouteilles et de verres.

— Le docteur est occupé avec l’un des malades. Il viendra vous saluer dans quelques instants…

— Il doit être surpris !

— Nous ne recueillons pas des naufragés tous les jours… Je vous demande de m’excuser. J’ai beaucoup à faire !

Dès qu’il eut disparu, le reporter se tourna vivement vers ses amis et plaça un doigt sur sa bouche. Puis il dit gaiement.

— Quelle chance !

— On aurait pu tomber sur une île déserte ! renchérit René.

— Ou peuplée de cannibales ! s’exclama Constance.

— Au lieu de cela, nous voilà dans un véritable hôtel…

— Avec un toubib sous la main !

— De vraies vacances !

— J’aurai bien voulu sauver mon appareil photo… Vous vous rendez compte, quel reportage !

— On va t’accuser d’avoir mis le feu volontairement au bateau pour faire du sensationnel !

— Ce que j’ai pu avoir peur !… Maintenant, je peux l’avouer…

Ils laissèrent passer un silence tout en échangeant des clins d’œil. Jacques donna un nouveau départ à la conversation.

— Pour des malades mentaux, c’est bien choisi…

— Tu parles ! on entendrait voler un oiseau-mouche !

— On pourra peut-être envoyer un message, pour rassurer nos amis ? suggéra Constance.

— Sans doute. L’hôpital est certainement relié par radio avec le continent.

Ils entendirent le bruit d’une porte qu’on fermait à l’étage, puis celui de pas précipités, dans l’escalier.

Enfin, le personnage qu’ils attendaient tous avec curiosité parut.



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